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11 juin 2009

L'antiquité flamboyante

Marguerite Yourcenar nous a très justement précisé que tout ce que les hommes ont dit de mieux a été dit en Grec. Mais l’antiquité ne nous a pas seulement laissé une philosophie, un art et les rudiments de la démocratie, elle nous a légué un bon nombre d’objet d’une fantaisie que je viens de redécouvrir au musée d’archéologie qui accueille en ce moment les plus belles pièces du très British Museum pour une exposition exceptionnelle. Et au détour des galeries je suis tombé sur un objet des plus insolite et sensuel.

        IMG_1782


Il s’agit d’une coupe en forme de sein généreux, aux courbes délicatement ciselées et qui servait à boire ce fameux vin coupé d’eau avec lequel les convives festoyaient dans le plus pur libertinage. La particularité de cette coupe est qu’elle ne peut se poser sur une table. Sa forme conique, aiguillonnée d’un téton turgescent ne peut être déposé sur un autre support que la large main de celui ( ou celle …) qui s’enivre avec volupté. La déposer reviendrait fatalement à renverser le précieux breuvage. Mais qui oserait faire un pareil sacrilège ? Il est d’autant plus vrai que la forme de cette coupe épouse si harmonieusement la main, qu’une fois déposée sur la paume, elle reste notre compagne pour la nuit entière. Ne pouvant être abandonnée à son triste destin comme nos verres en plastique que l’on oublie a moitié plein sur le bord d’une télé, cette coupe désire être dégustée à petites gorgées enivrantes et nous fait chavirer dans les profondeurs troubles des festivités.

Amis du marketing, cette coupe à été oubliée dans les méandres de l’Histoire, je n’ai jamais vu de coupe sans pieds et je suggère que notre amie experte du monde vinicole ( la normande ) s’en empare afin de réexploiter cette fabuleuse idée. Une coupe que l’on ne poser avant de l’avoir finie. Un sein que l’on ne peut lâcher avant de l’avoir englouti. Comme une femme insatisfaite qui ne vous lâche qu’une fois son plaisir assouvi. Qui vous harcèle, et que toi, homme saoul et titubant, dans ton honneur, dans ta fierté, tu ne peux relâcher sans t’avouer vaincu, battu par ce sein que tu croyais posséder mais qui te tient prisonnier. Comme une femme.

Par Dionysos jamais un musée ne m’aura causé un tel effet. Maintenant lorsque je regarde la poitrine d’une femme, je vois double.

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